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N'importe où hors du monde - Critiques Fantasy/SF/Horreur
22 août 2018

“Sur des Mers Plus Ignorées” de Tim Powers/Traduction de France-Marie Watkins

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J'ai toujours trouvé amusant que les enfants soient fascinés par un univers en particulier, au point d'en devenir obsédés. Pour certains, ce sont le monde jurassique, pour d'autres, le monde de l'équitation. Pour ma part, j'ai enchainé les obsessions en fonction des jeux vidéos auxquels je jouais avec mon père. Ainsi, quand j'ai commencé à jouer à Tomb Raider, j'ai tout de suite voulu devenir archéologue pour pouvoir explorer les ruines de l'Egypte Ancienne. Malheureusement, comme je n'avais que six ans à l'époque, je me contentais de regarder des documentaires et de lire des livres sur le sujet plutôt que de courir dans le sable avec des armes en tenue moulante.

Ensuite est venu The Curse of Monkey Island, le troisième volet de la saga Monkey Island. Il s'agit d'un point & click extrêmement connu pour ceux qui s'intéressent un tant soit peu au monde du jeu vidéo. Il s'agissait de mon premier contact avec l'univers de la piraterie. Etrangement, je n'ai pas développé une affection obsessionnelle pour cet univers-là, contrairement à celui de la Terre du Milieu ou du Pays des Merveilles quelques années plus tard. Il s'agit simplement d'un monde où je me sens à l'aise. M'y plonger, dans un jeu, dans un livre ou dans un film, c'est comme si je m'allongeais dans un hamac solidement accroché un jour d'été, à l'ombre, avec une légère brise pour me rafraichir. Comme pour la fantasy, j'y retrouve un moment de mon enfance où je me sentais détendue et heureuse, comme je l'étais devant Monkey Island auprès de mon père.

Il y a quelques temps, j'ai appris l'existence de la source d'inspiration principale du jeu en regardant une vidéo de MrMeea sur les jeux Lucas Arts: il s'agit du livre Sur des Mers Plus Ignorées de Tim Powers. Le seul autre livre adulte autour de la piraterie que j'ai tenté de lire était Pirates de Michael Crichton. Je me suis tellement ennuyée que j'ai décidé de laisser tomber ma lecture. J'espérais ne pas avoir à vivre la même expérience avec ce petit nouveau. Comme je savais qu'il avait inspiré un de mes jeux préférés, je suis partie avec un bon apriori. Malheureusement, ce livre n'a pas su répondre à 100% à mes attentes.

Sur des Mers Plus Ignorées raconte l'aventure de John Chandagnac, forcé de se joindre à l'équipage de pirates mené par Philip Davies. Il y découvre la magie vaudou, utilisée à très mauvais escient par le père de la femme qu'il aime, Beth Hurdwood, pour faire revenir sa femme d'entre les morts. Pour mettre son plan à exécution, celui-ci s'est associé avec le célèbre Barbe Noire, passé maitre dans l'art du vaudou au point de régner sur une armée de morts vivants.

Ceux qui ont déjà joué à Monkey Island reconnaitront tout de suite des similarités entre le livre de Tim Powers et le jeu vidéo: le héros est amoureux de la fille d'un homme riche et puissant et l'antagoniste principal est un pirate barbu ayant réussi a créer un équipage de mort vivants grâce à la magie vaudou. Ceux qui ont vu le quatrième volet de la saga Pirate des Caraibes, quant à eux, se rendront compte à quel point l'intrigue a été pompée sur celle du livre, en plus d'avoir été rendue complètement inintéressante. Mais passons.

C'est assez difficile d'exprimer mon avis sur ce livre. Je l'ai lu en plein été, en espaçant mes séances de lecture sur plusieurs après-midis, ce qui l'a rendu extrêmement difficile à suivre. Pour ma défense, l'auteur ne rendait pas toujours clair le lieu où se trouvaient les personnages dès le départ. J'avais l'impression que tout le monde faisait des énormes sauts de puce entre les bateaux et les ports, les iles, la Floride… ect. Je pense que pour lire Sur des Mers Plus Ignorées, il faut être concentré en permanence sur ce qu'on lit, car l'auteur explique une seule fois le rôle de chaque élément de l'intrigue et n'y revient plus jamais par la suite. Je me réjouissais des rares flashbacks que je parvenais à dénicher.

Tout cela a rendu l'expérience assez pénible, surtout lorsque je ne savais pas quel bateau appartenait à qui. (Pour ceux qui voudront essayer, voici ce que j'ai pu comprendre grâce à wikipedia: le Vorciferous Carmichael est le bateau où se trouve le héros au début du livre. La Jenny est le bateau de Philip Davies. Ça devrait vous aider.) De plus, le héros change de nom dès le deuxième chapitre, passant de John Chadagnac à Jack Shandy. Le fait d'avoir éclipsé une seule ligne de dialogue a du complètement fausser ma compréhension. J'avais cru que je pouvais lire ce livre comme n'importe quel pulp, mais il se trouve qu'il s'agit plutôt du niveau de lecture qu'on demande d'un étudiant en lettres. Personnellement, je n'aime pas trop devoir prendre des notes pour me repérer dans une œuvre que je lis pour le plaisir.

Ce manque de clarté est dommage, parce que Tim Powers écrit réellement bien. On s'attache facilement aux personnages et leur sort devient vite émouvant. Ses descriptions d'endroits, de scènes de bataille et sa représentation du vaudou sont parvenus à me happer. Malheureusement, toutes ces qualités sont obscurcies par le fait que je ne sois pas parvenue à suivre l'avancée de l'intrigue. Si vous vous attendez, comme moi, à retrouver l'esprit un peu léger de Monkey Island, vous serez forcément déçus, mais si vous arrivez à prendre les précautions que j'ai été trop fainéante pour prendre, je pense que vous passerez de meilleurs moments que moi.

-Naomi

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