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N'importe où hors du monde - Critiques Fantasy/SF/Horreur
22 août 2018

“Le pion blanc des présages” Tome 1 de La Belgariade, de David Eddings/ Traduction de Dominique Haas.

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Il faut que je vous fasse un aveu: j'ai créé ce blog en le dédiant aux littératures de l'imaginaire. C'est un champ vaste, sensé recouvrir toutes les œuvres situées dans un univers où les règles de notre monde sont dépassées par la magie où bien l'avancée prodigieuse de la science. Cependant, j'ai toujours largement préféré la  fantasy au-dessus de tout autre genre. J'ai dû lire deux ou trois livres de science-fiction dans ma vie et, même si j'ai dédié deux de mes mémoires à l'horreur en bande dessinée, je ne trouve pas dans ce genre un plaisir comparable à celui que je prends en lisant de la fantasy.

Étant une personne très nostalgique, je dirais que j'arrive à retrouver dans ce genre littéraire, les contes de fées et les mythes qu'on me lisait dans mon enfance, mais adapté à mon âge d'adulte. Je ne vois aucun inconvénient au fait de voir se répéter la même trame: des personnes ordinaires qui se retrouvent projetées malgré eux dans une quête pour sauver leur monde d'un mal absolu. J'y trouve même un certain charme. La plupart du temps en tout cas…
Car s'il est finalement assez sain de retrouver des progressions similaires, cela l'est moins de retrouver les mêmes personnages, les mêmes lieux, les mêmes intrigues se répéter encore et encore, avec le strict minimum de variations. Et pourtant, c'est un problème récurrent dans le genre: il souffre d'un sérieux manque d'originalité, au point où je dois remonter dans la chronologie pour savoir quel auteur a copié l'autre.

Résumons donc “Le pion blanc des présages”, premier tome de La Belgariade de David Eddings. Vous me direz si ça vous fait penser à autre chose:

Garion, un jeune garçon, vit avec sa tante, Pol, dans la ferme de Faldor. Il a passé son enfance à écouter les histoires du sorcier Belgarath tout en se demandant pourquoi sa tante refuse de lui parler de son père et de sa mère. Il se lie d'amitié avec un voyageur, dont il ne connait pas le nom, mais qu'il nomme Sire Loup. Ce voyageur avertit les fermiers qu'un objet puissant a été perdu et doit être retrouvé. Garion (alors âgé de 15 ans) part avec sa tante, Sire Loup et d'autres compagnons pour un long voyage.

Imaginez “Harry Potter à l'école des sorciers”, où la révélation de Hagrid (“Tu es un sorcier, Harry” pour celleux qui ne connaitraient pas), aurait lieu après 300 pages. Vous aurez une bonne idée de ce premier tome de la Belgariade. Je l'ai vécu comme un chapitre d'introduction qui s'étendrait sur un roman entier. Je dois dire, qu'à force, c'était un peu lourd. Surtout quand on connait bien les rouages de la fantasy et qu'on sait déjà en quoi vont consister toutes les révélations sans avoir eu à sauter des pages. Certains chapitres étaient même aussi répétitifs qu'une succession d'épisodes de Pokémon: les héros arrivent dans un village, fatigués après des journées de voyage, se reposent dans une auberge, rencontrent des gens, réalisent qu'ils sont suivis et repartent dans l'urgence. Ça irait sur un ou deux chapitres, mais sur 5 ou 6 d'affilée, ça devenait vraiment lassant.

J'ajoute à cela que j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher aux personnages. C'est là où on voit la différence entre un archétype et un cliché. Un archétype est un personnage qui sert une fonction dans le récit, ce qui ne l'empêche pas d'avoir sa propre personnalité. Un cliché est un archétype entièrement dépourvu de personnalité. C'est ce que j'ai ressenti à propos du héros, Garion, qui sert juste la fonction de “gamin vaguement curieux, élu de la prophétie” (et je rejoins Enoriel de Reflets d'Acide quand il dit “J'exècre, je hais, j'abhorre les prophéties!”. C'est une des facilités d'écriture que je méprise le plus, et pourtant, ça abonde dans la fantasy…)

Pour résumer, c'est une grande déception, car j'attendais beaucoup de cette saga. Je sais qu'on me l'a présenté comme une œuvre bonne sans être particulièrement originale, mais je ne m'attendais pas à un tel ennui. A chaque fois, je me demande si cette sensation n'est pas due à une mauvaise traduction (au fait, il faut absolument que les traducteurs d'anglais arrêtent de traduire “anyway” par “n'importe comment”. Une bonne fois pour toutes: “ANYWAY” = “DE TOUTES FAÇONS” ou “BREF”). Mais là, je n'ai pas l'impression que ce soit le cas. Le pire, c'est que la fin devenait vraiment intéressante, une fois les “retournements de situations” effectués. Malheureusement, j'ai peur de m'ennuyer une nouvelle fois si je continue la saga. Sans compter le fait que j'en ai encore 4 ou 5 séries de bouquins à entamer. Que voulez-vous, dans la vie, il faut avoir des priorités…

- Naomi

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